lundi 13 juin 2011

LETTRE A LA POPULATION

Amnéville-les-Thermes, le 1er juin 2011


Mes Chers Concitoyens,

Cette affaire d’outrage à magistrat est l’archétype des innombrables procès en sorcellerie dont je suis victime.

Voici le déroulement des faits :

Un jour, je surprends une quinzaine de fonctionnaires de l’ONEMA en uniforme qui, tels des experts de Miami, explorent les arrières de la cure thermale.

Je suis accusé de polluer par l’eau thermale un ruisseau qui n’a jamais existé… Ces agents sont les mêmes qui nous cherchaient déjà querelle sur les tritons et les crapauds venus de Malancourt.

Un jour, ces experts m’ont dressé un procès verbal. Par la suite, je reçois un coup de téléphone du Commissaire de Police de Hagondange qui me dit qu’il voulait m’entendre sur l’affaire de la pollution du ruisseau qui n’existait pas.

En tout état de cause, je n’imaginais pas une seconde que la conversation que j’ai eue avec le Commissaire était initiée par le Procureur de la République, l’affaire me paraissant grotesque.

Quelques semaines après, un Commissaire de la police judiciaire de Strasbourg demande à m’auditionner, le Commissaire de Police de Hagondange m’ayant accusé d’avoir proféré au téléphone des propos outrageants à l’égard du Procureur de la République de Metz.

Dans le cadre de cette audition qui s’est déroulée dans une ambiance plutôt burlesque, le Procureur de la République de Thionville m’a adressé un courrier me convoquant pour un rappel à la loi et estimant que l’affaire serait classée.

J’avais répondu que je n’étais pas « un gamin », et que je n’avais pas à être réprimandé sur une faute que je n’avais pas commise.

Là-dessus, le Procureur de la République de Thionville me fait adresser une citation directe pour comparaître devant le Tribunal de Thionville le 14 décembre 2010.

Le Procureur de la République de Thionville étant plus proche d’Amnéville que le Procureur accusateur de Metz, j’ai demandé la délocalisation qui m’a été accordée pour le Tribunal de Paris.

Je rappelle à ce sujet que le Procureur Joël Guitton avait terminé sa carrière à Metz en diligentant une citation directe contre moi pour outrage et diffamation devant le même tribunal de Paris. A deux reprises, il a été débouté (citation frappée de nullité).

Cette fois-ci, le Procureur de la République de Metz accusateur a été muté à Bobigny qui est du ressort de la Cour d’Appel de Paris.

A partir de là, il aurait fallu redélocaliser, ce qui sera fait en appel. C’est d’autant plus cocasse que c’est le tribunal de Bobigny qui a condamné des policiers dans une affaire de fausse accusation.

Le scénario du feuilleton devient de plus en plus ridicule. Lorsque j’ai pris connaissance de la réitération de mes soi-disant propos tenus au téléphone, j’étais halluciné.

Le Commissaire affirme qu’il a établi un procès verbal de la conversation téléphonique que je n’ai jamais signé. C’est la raison pour laquelle j’ai déposé plainte avec constitution de partie civile contre ce commissaire pour dénonciation calomnieuse et faux en écriture publique.

Il s’agit d’une infraction grave, l’instruction sera obligatoirement ouverte par le Doyen des juges d’instruction qui sera bien obligé de constater que l’accusation du commissaire de police est fausse et mensongère.

En clair, méfiez-vous de ce que vous dites au téléphone… et à qui vous le dites…

Drôle d’époque où dénonciation et délation dirigent les relations sociales…

En conclusion, la charge de la preuve appartenant à l’accusation, et le commissaire de police devant être jugé pour faux en écriture publique, cette affaire sera classée dans l’amoncellement inextricable et invraisemblable de toutes les tracasseries et autres procédures administrativo-judiciaires dont la commune et moi-même sommes victimes.

Rassurez-vous, je sortirais toujours vainqueur de ces imbroglios judiciaires car rien ne pourra jamais m’atteindre pour le simple fait que nous avons créé ensemble l’entreprise Amnéville-les-Thermes dans une transparence et une morale irréprochables.

Il n’y a jamais eu de plaignant, jamais de partie civile, jamais de détournement d’un copeck en enrichissement personnel, jamais atteinte à l’intégrité et à l’honneur, jamais aucune plainte d’un concitoyen pour une quelconque infraction, toutes les procès ont toujours été initiés par les procureurs, par la justice elle-même et par les administrations de l’Etat.

Une telle situation n’a jamais existé dans l’histoire de France : la commune la plus riche de France par tête d’habitant, d’une moralité irréprochable et, pourtant la plus condamnée de France…On est dans le domaine du surréalisme, de la manipulation et parfois de la méchanceté gratuite.

La condamnation la plus importante est une illustration de l’absurdité de la situation. N’oublions pas que je suis condamné sévèrement pour enrichissement excessif de la commune au détriment de l’association du pôle thermal dont je suis le président.

Par cette condamnation, je suis coupable de m’être abusé moi-même. C’est l’absurde de l’absurde…

En conséquence, face à cette situation abracadabrantesque, la commune aurait le droit d’assigner les institutions de l’Etat pour harcèlement… C’est dans l’air du temps…

Vous avez aussi remarqué que tout cet acharnement administrativo-judiciaire n’a jamais eu aucune incidence sur l’enrichissement insolent de la commune, à la fin de l’année, lorsqu’on aura encaissé les bénéfices des lotissements, il n’y aura plus de dette et l’aventure pourra recommencer…

Voilà ma façon de répondre à mes innombrables détracteurs.

Veuillez agréer, mes Chers Concitoyens, l’expression de mes sentiments les meilleurs.


Votre dévoué Maire
Docteur Jean KIFFER